Le tronçon que nous entretenons chaque année va de Poncin à Pont de Chazey, soit un linéaire de presque 35 Km que nous parcourons à plusieurs reprises avant la saison estivale afin de déterminer les passages représentant un danger potentiel. Et que nous contrôlons à chaque épisode de crue ou de tempête au cours de la saison.
Un tel entretien ne peut être effectué qu’avec l’autorisation de la DDT de l’Ain et après consultation auprès de divers organismes et institutions que sont la DDPPCCRF, le SR3A, l’AUPRA et l’ONF.
Ainsi plusieurs étapes sont nécessaires pour sécuriser la rivière d’Ain à la pratique du canoë kayak :
– Après les crues d’hiver, nous attendons la fin du mois de Février pour constater sur différentes zones la dépose d’arbres dans les courants et drossages. Afin d’élaborer un programme d’intervention, nous réalisons des images aériennes et « terrestre » depuis les berges.
Cette étape nous permet également d’appuyer notre demande d’autorisation auprès de la DDT qui peut alors apprécier l’importance de la découpe ou enlèvement des arbres et embacles.
Bien entendu nous n’enlevons et ne nous coupons pas tous les arbres qui sont présents sur la rivière car cela serait une catastrophe écologique pour la faune aquatique. D‘autant plus que la plupart des branchages ou arbres sont déposés par la rivière dans des zones sans courants et qu’ils ne représentent pas de risques. Il faut préciser que nous n’avons pas le droit de retirer le bois du lit de la rivière d’Ain. Une fois découpé/débité le bois est rejeté et emporté par le courant mais ne sera plus gênant.
– Une fois l’autorisation de la DDT délivrée, nous commençons les premières interventions accessibles. Pendant cette étape la pluviométrie, la gestion des barrage EDF ainsi que l’état du manteau neigeux du Jura comptent énormément puisqu’ils vont avoir un impact direct sur les débits de la rivière et la hauteur d’eau.
Mais aussi le fait de commencer les travaux dès Mars rend plus facile la traversée de certaines parcelles de forêt. Après le printemps la végétation est plus dense et l’accès à certaines zones avec le matériel est plus difficile.
Nous commençons donc généralement les travaux avec des débits entre 50 et 80m3/s ce qui parfois est avantageux lorsqu’il s’agit de rompre de gros troncs ou branchages en démarrant la découpe à l’opposé de la force exercée par le courant sur le tronc.
– Au fur et à mesure que le printemps arrive, les débits peuvent redescendre autour des 25 et 33 m3/s ce qui rend visible et accessible de nouvelles branches. Ainsi plusieurs jours étalés sur 1 mois et demi sont indispensables pour fragiliser les embacles (Amas d’arbres et de branches) et débiter les gros branchages. L’idée est ici d’anticiper les petites ou moyennes crues d’Avril, car celles-ci contribuent souvent à dégager ce qui a été coupé.
– Après la deuxième quinzaine d’Avril nous effectuons plusieurs repérages depuis nos canoës ou kayaks toujours munis de nos tronçonneuses et scies afin de repérer les derniers travaux. Nous effectuons 3 à 4 passages avec des débits différents : 12m3/s, 33m3/s, 50m3/s et 80 m3/s.
– Une fois vérifiés, les parcours sont mis à jour sur notre application.
– En Mai, nous pouvons de nouveau avoir des crues ou avoir un temps très sec. En fonction du début de saison nous pouvons être amené à fermer temporairement un parcours si nous jugeons qu’un passage nécessite une nouvelle intervention.
– Tout le long de la saison la vigilance et la bienveillance de n‘importe quel témoin peut contribuer à la sécurité. Un arbre peut se fragiliser sans raison apparente ou des personnes / entreprises peu scrupuleuses peuvent déverser des déchets et notamment des déchets verts dans la rivière.
Un tel travail ne saurait garantir à 100% que la rivière ne représente aucun risque, et aucune rivière ne pourrait prétendre à n’en représenter aucun, cela reste un milieu naturel sauvage. Cependant le port du gilet, nos conseils lors des briefings ainsi que votre vigilance pendant la navigation sur l’Ain en canoë ou kayak diminuent considérablement le risque de se retourner et de se coincer.
Matériels utilisés :
– tronçonneuses avec guides de 35 cm à 60 cm, huile de chaine bio,
– scie arboricole et scie perche,
-pour les arbres les plus mal placés : un tire fort (câble de tirage pris dans une mâchoire à levier).
– Tenue d’intervention : Casques, combinaison néoprène, chaussures de sécurité maritime ainsi que gants néoprènes et Kevlar épais , et enfin gilets d’aide à la flottabilité.
Enfin nous faisons également intervenir un professionnel de la découpe et diplômé d’un BE Canoë Kayak
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