Vous êtes peut-être déjà venu faire du canoë-kayak ou paddle sur la rivière d’Ain, mais vous êtes-vous déjà demandé s’il était possible de naviguer en bateau, avec ou sans moteur ?
La réponse dépend de la zone sur laquelle vous naviguez, mais concernant la partie de la basse rivière d’Ain entre le barrage de l’Allement et la confluence avec le Rhône, il n’est possible de naviguer qu’avec des embarcations propulsées par rame avec un faible tirant d’eau.
Plus haut, en direction du jura, il y a les lacs formés par les retenues EDF de Vouglans, Sault Mortier, Coiselet, Cize Bolozon et l’Allement. Sur ceux-ci la navigation est possible avec des bateaux de plus grandes dimensions et avec moteurs. Afin de ne pas vous trouver en infraction, nous vous invitons à vous rapprocher des ports et Mairie où sont implantés les différents accès à l’eau sur ces lacs. Une recherche préalable sur internet vous permettra également de trouver ces informations.
Sur la partie basse de la rivière d’Ain où nous réalisons les descentes en canoë, kayak et paddle, vous pouvez oublier les petits bateaux à moteur, les péniches, …
Par le passé, il n’y avait pas de canoë ou de kayak dans le coin, la rivière d’Ain était-elle pour autant déserte ?
Non, l’Ain ou plutôt la rivière d’Ain, a longtemps été utilisé comme moyen de transport :
◉ Transport de marchandises entre le Jura et le Rhône : les bateliers utilisaient la force naturelle du courant pour déplacer des « trains » de marchandises
◉ Transport de personnes d’une rive à l’autre de l’Ain : avant l’édification de plusieurs ponts chevauchant la rivière, les habitants et autres personnes de passage avaient recours aux services de « passeurs » qui les emmenaient d’une rive à l’autre de la rivière.
Concernant l’activité de fret, plusieurs ports étaient empruntés et contrôlaient les activités en ponctionnant un droit de péage en fonction des marchandises transportées et des quantités. Parmi les plus utilisés il y avait le port de Neuville sur Ain. Vous passez devant lorsque vous réalisez nos parcours en amont de Pont d’Ain. Ce port se situait rive droite après le pont. Les bois jurassiens pouvaient être transportés jusqu’aux arsenaux de Marseille et Toulon
Avant les canoës et kayaks en plastique qui nous permettent de vous proposer les descentes de la rivière d’Ain, les embarcations utilisés étaient en bois. En fonction des différentes utilisations de la rivière, les embarcations variaient :
Les trains de bois sont des assemblages de bûches, rondins et poutres de bois qui étaient démontés une fois arrivés à destination et vendus. D’ailleurs pas besoin d’embarcations pour remonter car cela était impossible étant donné la configuration de la rivière.
Ce n’était pas avec des pagaies qu’étaient contrôlés les trains de bois. Les navigateurs utilisaient des perches en bois pour repousser les embarcations des obstacles (rochers, piliers de pont et embâcles) . Ils se laissaient guider par le courant. La navigation était donc difficile et surtout dangereuse car à l’époque il n’y avait pas de barrages pour réguler le débit, ni de station de mesures des niveaux et débits. De plus il fallait une certaine coordination, il pouvait y avoir entre 6 et 9 bateliers sur ces radeaux de bois de plusieurs dizaines de mètres de long.
Les pondinois (habitants de Pont d’Ain) pouvaient admirer ces convois/bateaux qu’on appelait aussi « Navoys ». Pont d’Ain était un port important car situé à la moitié du parcours. Les bateaux s’amarraient sur les platanes et profitaient des commodités du village pour se restaurer et se reposer.
Jusque dans les années 1930, les trains de bois ont permis d’acheminer du bois, ainsi que d’autres marchandises comme les pipes de Saint Claude, depuis le Jura (Nozeroy, Champagnole ou Clairvaux) jusqu’à Lyon.
Avec le développement du transport ferroviaire, les trains de bois sur la rivière d’Ain sont de moins en moins utilisés et la quantité de marchandises passe de 5000 tonnes à 1350 tonnes environ par année.
La construction des barrages dont celui de Cize Bolozon en 1931 va raccourcir le parcours et diminuer d’avantage le transport sur l’Ain.
Le traffic fluvial de marchandises sur l’Ain prend fin dans les années 1934-35
Si vous souhaitez avoir un aperçu de ce à quoi ressemblait un train de bois, vous pouvez cliquer sur le lien suivant et regarder un reportage de France 3 sur des passionnés qui font revivre la tradition des trains de bois.
Les bacs à traille sont des sortes de radeaux qui étaient utilisés pour la traversée d’une rive à l’autre d’une rivière en suivant un câble appelé « traille ». Le bac avançait à la force des bras ou du courant quand celui-ci était assez fort ; il suffisait alors d’incliner le bac pour que le courant lui donne du mouvement. La traille servait seulement d’appui. Le bac pouvait contenir plusieurs personnes et même quelques chevaux avec charrettes. L’édification des ponts a rendu obsolète le bac à traille, bien que celui-ci sera de nouveau utilisé après la seconde guerre mondiale le temps de la reconstruction du pont de Pont d’Ain. Ci-bas une photo d’un bac à traille utilisé pour la traversée du Rhône au port de Groslée, ceux utilisés sur la rivière d’Ain étaient similaire à celui-ci
N’hésitez pas à acheter et lire « Pont d’Ain d’hier et d’aujourd’hui » d’Alain Clerc qui nous a permis de récolter la majeure partie des informations concernant la navigation sur la rivière d’Ain. Nous n’avons pas trouvé d’informations quant à la navigation entre les années 1935 et 1965-70. C’est à partir des années 60-70 que les français s’intéressent à la navigation de rivière de loisirs avec notamment l’effervescence de la descente de l’Ardèche. Dans l’Ain, Canoë l’Esquimaude a commencé son activité touristique en 1988, elle ne s’appelait pas encore comme cela, mais c’est bien son fondateur et sa fille qui ont inauguré les premières descentes « loisirs » de la rivière d’Ain.
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